Titane

Victime dans l’enfance d’un grave accident de voiture, la petite Alexia est sauvée grâce à un implant en titane dans son crâne. Une vingtaine d’années plus tard, elle est devenue une jeune femme profondément troublée, fascinée par les grosses cylindrées, qui gagne sa vie comme danseuse érotique dans des salons automobiles underground. Alors qu’elle s’est rendue coupable d’une série de meurtres sanglants, Alexia, recherchée par la police, décide de se faire passer pour Adrien, un garçon porté disparu depuis des années. Le père de ce dernier, pompier taciturne shooté aux stéroïdes, l’adopte sans condition. Mais Alexia, désormais terrée dans le mutisme pour sauver sa peau, voit son corps se transformer sous l’effet d’une étrange et monstrueuse grossesse…    Collision frontale  Déjà saluée pour Grave, premier long métrage sur une étudiante cannibale, Julia Ducournau confirme son talent, son culot et sa liberté de ton avec le controversé Titane, qui fait d’elle la deuxième femme, après Jane Campion, à décrocher une palme d’or à Cannes. Un film de genre qui emprunte au cinéma d’horreur, à la science-fiction et au fantastique, assumant, par son thème, sa filiation directe avec le Crash de David Cronenberg ou le Christine de John Carpenter, tout en multipliant les propositions inédites. Notamment une exploration contemporaine du genre, à travers son personnage central résolument queer, qui semble entrer en collision frontale avec tous ceux qu’elle rencontre, et dont les multiples métamorphoses – entre masculin et féminin, humain et machine, monstrueux et sublime – déjouent les attentes et les stéréotypes. Au cœur de ce film profondément charnel, les corps malmenés de l’actrice débutante Agathe Rousselle, dont le visage androgyne et anguleux se prête à toutes les projections, et de Vincent Lindon, méconnaissable de force brute.